Paludisme : les moustiques développent une résistance aux insecticides

Paludisme : les moustiques développent une résistance aux insecticides
Le moustique responsable du paludisme.Anopheles gambiae, l’une des espèces de moustique vecteur du paludisme.

Le paludisme (appelé malaria par les anglophones et italophones) touche plus de 200 millions de personnes à travers le monde et cause aujourd’hui environ 435 000 décès par an. Si la lutte contre cette maladie fait des progrès chaque année, les moustiques qui la transmettent continuent d’évoluer pour contrer les solutions humaines. En effet, le paludisme vient de l’action d’un parasite, Plasmodium, qui infecte les cellules hépatiques et les détruit. La destruction des hématies cause une anémie et libère des déchets cellulaires qui, une fois dans le cerveau, provoquent des fièvres. Ce parasite est transporté par un groupe d’espèces de moustique d’Asie et d’Afrique nommé Anopheles gambiae. C’est généralement contre cet insecte que se dirige le combat contre l’épidémie. Des moustiquaires imprégnées de pyréthrinoïde ou de pipéronyl butoxyde, deux insecticides, sont pourtant aujourd’hui inefficaces, notamment en Afrique de l’ouest – et des scientifiques ont découvert pourquoi.

Des chercheurs britanniques et grecs ont étudié plusieurs populations de deux espèces de moustiques vecteurs de la maladie : Anopheles gambiae sp. et Anopheles coluzzii. Leur objectif était de comprendre pourquoi les moustiques de trois pays de l’Afrique de l’ouest – le Cameroun, le Burkina Faso et la Guinée – étaient résistants à ces insecticides et non les autres. Au terme de leur étude, publiée dans la revue Nature, ils en sont venus à la conclusion que la faute était contenue dans leurs pattes. Les populations de moustiques vivants dans ces pays produisent une protéine sensorielle en excès, la SAP2, qui les protège de l’action léthale des insecticides. « Ce nouveau mécanisme de résistance doit devenir la cible des prochaines mesures de contrôle de la résistance de ces insectes et peut ouvrir la voie vers de nouveaux composés chimiques capables de la contourner et ainsi d’empêcher la transmission renforcée du paludisme », déclare Hilary Ransom, l’une des chercheuses, dans un communiqué.

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