Pourquoi la campagne sur l’addiction aux jeux vidéo fait polémique ?

Pourquoi la campagne sur l’addiction aux jeux vidéo fait polémique ?

Une nouvelle campagne de prévention créée en partenariat par Bayard Press et la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (MILDECA) est actuellement sous le feu des critiques. Destinée aux jeunes de 10 à 13 ans, la campagne baptisée « Jeux vidéo, alcool, tabac : Je dis NON aux addictions » est très largement critiquée sur les réseaux sociaux, aussi bien par les internautes que par des professionnels. Elle met en effet au même plan l’addiction aux jeux vidéo et à d’autres substances reconnues comme  addictives telles que le tabac ou l’alcool.

Certes, le jeu vidéo est un sujet qui revient fréquemment chez les addictologues. L’Organisation Mondiale de la Santé reconnaît même depuis l’année dernière un « trouble du jeu vidéo ». Sauf que ce « trouble » n’est pas une addiction. L’OMS n’utilise par ailleurs jamais ce qualificatif pour le désigner. En revanche, le « trouble du jeu vidéo » peut, selon l’OMS, altérer de manière « non négligeable des activités personnelles, familiales, sociales, éducatives, professionnelles […] sur une période d’au moins 12 mois. » Si ce constat n’est pas contesté dans la profession, c’est l’amalgame avec des substances réellement addictives dans cette campagne qui énerve les internautes, surtout lorsque le jeu vidéo est associé avec l’alcool (41 000 morts par an en France) et le tabac (75 000 morts par an en France), et cela d’autant plus que ces deux substances sont interdites aux mineurs, cibles de la campagne.

La campagne a également fait réagir le Syndicat National du Jeu Vidéo (SNJV) qui n’a pas manqué de demander son retrait auprès de la MILDECA. Pour l’heure, ni Bayard Press ni la MILDECA n’a réagi aux critiques.

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