Coronavirus : bilan, dangerosité, mesures de protection… tout ce qu’il faut savoir sur l’épidémie

Coronavirus : bilan, dangerosité, mesures de protection… tout ce qu’il faut savoir sur l’épidémie
Le coronavirus, le vecteur du virus du SRAS.Des virions de coronavirus, vecteur du syndrome respiratoire aigu sévère ou SRAS. (Public Domain)

Le virus est-il contagieux ? Comment s’en protéger ? Comme toutes les épidémies de virus inconnu, l’actuelle épidémie de coronavirus de Wuhan ou « 2019-nCoV », un virus proche de celui du SRAS, soulève beaucoup d’inquiétudes et d’interrogations. Nous tenterons d’y répondre dans ce dossier au fil des jours et au fur et à mesure de son déroulement et des informations provenant des autorités chinoises et françaises.

Combien de personnes ont été touchées par ce coronavirus ?

L’épidémie du virus 2019-nCoV ou coronavirus de Wuhan aurait commencé au début du mois de décembre 2019, dans la ville de Wuhan, en Chine. Les premières personnes infectées auraient fréquentés le marché aux poissons de la ville, où est vendue une grande variété de nourritures et d’animaux sauvages. Le virus, avant d’avoir été transmis à l’être humain, serait donc très certainement d’origine animale. L’hypothèse la plus probable est celle de la chauve-souris rhinolophe (Rhinolophus sp.), vecteur avéré du coronavirus du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), très proche du 2019-nCoV.

Depuis, le bilan actuel [à dater du lundi 28/01/2020] s’élève officiellement à 107 morts, exclusivement sur le territoire chinois, et 4 474 personnes dont l’infection est avérée. Selon des chercheurs hong-kongais, il se pourrait que le nombre réel soit nettement supérieur en comptant les personnes infectées encore sans symptômes. Elles seraient plus de 40 000 selon leurs estimations. Trois des personnes touchées par le coronavirus sont françaises. La première est hospitalisée à Bordeaux et les deux autres à Paris. Deux cas de personnes ayant été contaminées alors qu’elles n’avaient pas voyagé en Chine ont été confirmé en Allemagne et au Japon. Ces deux individus ont été en contact avec des personnes venant de Chine ou directement de Wuhan. Vendredi 25 janvier, il avait été annoncé que 39 personnes s’étaient aujourd’hui remises de l’infection, en Chine.

Quels sont les effets de ce coronavirus ?

Le 2019-nCoV est un virus très similaire au coronavirus responsable de l’épidémie de SRAS de 2002-2003. Il cause une forte fièvre, une toux sévère ainsi qu’une grande fatigue. Selon les experts scientifiques de The Lancet, une dyspnée, ou détresse respiratoire, semble être une complication caractéristique chez une grande partie des malades. Cette maladie se transmet par contact étroit avec une personne infectée ou par le biais de ses postillons lors d’une toux ou d’un éternuement. La période d’incubation dure de deux à quatorze jours. Selon les données chinoises actuelles, le taux de mortalité du 2019-nCoV est de 3% – ce qui est inférieur au taux de 10% du coronavirus du SRAS.

Comment peut-on s’en protéger en France ?

Une personne présentant des symptômes potentiellement liés au virus, revenant d’un voyage en Chine ou ayant croisé des personnes rentrant du pays ne doit pas se rendre aux urgences, où elle pourrait transmettre le virus à d’autres individus. Elle doit appeler le SAMU via le 15 afin d’entrer en contact avec un médecin régulateur. Si celui-ci estime qu’il y a un risque d’infection, une équipe médicale viendra emmener cette personne directement à l’hôpital où elle sera évaluée.

Autrement, le virus reste très peu résistant au milieu extérieur et ne survit pas plus de quelques heures sur une surface inerte sèche. Le lavage de mains et le nettoyage des surfaces suffiraient à l’éliminer. Le ministère de la santé ne recommande pas le port du masque chirurgical pour les personnes non-malades car son efficacité n’est pas démontrée. Il reste néanmoins une « protection barrière » à porter par les personnes malades pour éviter de transmettre le virus.

Quelles mesures ont été mises en place pour combattre l’épidémie ?

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété que cette épidémie présentait un risque très élevé en Chine mais modéré à l’international. En conséquence, le gouvernement chinois a placé plus d’une dizaine de communes en quarantaine – soit, plusieurs dizaines de millions de personnes. Le début du deuxième semestre scolaire a été reporté pour tous les enfants et étudiants du pays. Plus de 2 000 trajets en train ont été annulés. Hong-Kong bloque tous les trains en provenance de Chine continentale. En pleine période du nouvel an, la Chine a aussi interdit à ses agences de voyage de vendre des forfaits pour des trajets intérieurs ou à l’étranger. Par ailleurs, plusieurs accès à des monuments nationaux sont désormais fermés : plusieurs sections de la Grande muraille de Chine, le tombeau des Ming ou encore la forêt des pagodes. A Shanghai, le parc d’attraction Disneyland a fermé ses portes. Le gouvernement chinois a ordonné la construction d’urgence de deux hôpitaux près de Wuhan, pour accueillir les malades du 2019-nCoV. Le premier des deux doit, en principe, ouvrir le 3 février.

Les ministères de la santé et des Affaires étrangères prévoient de rapatrier plusieurs familles franco-chinoises en France. Plusieurs d’entre elles ne le souhaitent pas, compte tenu des quatorze jours de quarantaine exigés à leur arrivée sur le territoire. Les États-Unis et le Japon veulent faire de même pour leurs ressortissants à Wuhan. Toujours en France : des affiches et des fascicules informatifs sont distribués dans les aéroports. De plus, à Paris, les hôpitaux Bichat et de la Pitié-Salpêtrière possèdent chacun sept chambres de confinement spécialisées. L’Institut Pasteur travaille actuellement à la recherche d’un « candidat-vaccin » à partir d’échantillons viraux prélevés sur les trois Français actuellement hospitalisés. Il estime obtenir une première formulation d’un vaccin d’ici 6 mois. A l’international, des chercheurs australiens auraient été chargés de développer un vaccin selon une nouvelle méthode accélérée. Par ailleurs, l’Institut américain de la santé (NIH) estime pouvoir développer un vaccin et le tester chez l’homme d’ici 3 mois.

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